... il y avait un bâtiment. Une dépendance adossée à notre maison, construite avant-guerre, avec des murs solides et une toiture encore en excellent état. On ne pouvait pas en dire autant de l’intérieur : sol en terre battue, installations vétustes… mais la structure tenait bon.
Les anciens d’Arnage se souviennent qu’il s’agissait de l’atelier d’un artisan menuisier — un peu ferronnier aussi, paraît-il.
Petite fierté familiale, ce bâtiment a été en partie construit par mon grand-père, maçon installé à Arnage. Et une génération plus tard, mon père, alors apprenti, y a posé ses premiers parpaings.
Avant sa rénovation, cette dépendance était devenue le terrain de jeux de nos enfants. C’est d’ailleurs eux qui l’ont spontanément baptisée “Le Loft”. Quelques heures de nettoyage, un peu de bricolage façon système D, des équipements de fortune glanés ici et là… et le lieu s’est transformé en repaire pour leurs copains, puis pour les nôtres — entre barbecues et soirées jeux de société.
Un jour, les enfants sont partis. Et la dépendance s’est peu à peu muée en entrepôt. On y entassait tout ce qu’un couple (et leurs trois enfants, au gré de leurs emménagements - déménagements - réemménagements) peut accumuler. Sans oublier les meubles déposés “provisoirement” par la famille… “Si si, garde-le, ça pourra servir !”
Et puis un jour, le déclic : “Et si… on en faisait un gîte ? Après tout, nous sommes tout près du Circuit des 24 Heures du Mans…"
Ce n’était pas vraiment le fruit d’une étude de marché (la tête de mon formateur en dit long quand je lui ai avoué ça pendant ma formation d’hébergeur !), mais plutôt une intuition — et l’envie de donner une seconde vie à ce lieu.
Après un certain nombre de démarches administratives (et une bonne dose de veille juridique), la rénovation a démarré en 2020. Un an plus tard, j'attaquais l'ameublement et la décoration du gîte Loft 24.
Dès le départ, je savais ce que je ne voulais pas : pas de meubles standardisés, vus partout, montés à la chaîne. Mais pas non plus les meubles familiaux “en attente de seconde vie”, qu’on aurait simplement dépoussiérés pour meubler le gîte.
Il fallait autre chose. Quelque chose qui me ressemble. Quelque chose que moi, j'aurais plaisir à découvrir en arrivant dans un gîte.Et puis l’évidence : la décoration industrielle. Un style inspiré du bâtiment lui-même, de son passé artisanal, de sa structure en métal (notamment quelques rails de chemin de fer estampillés SNCF qui font office de poutres : comment sont-ils arrivés là ?) et de son "parquet" bois. Des matériaux bruts, un esprit atelier, une touche d’authenticité. Une déco simple, vivante, sans chichis — directement inspirée aussi par la proximité du Circuit des 24 Heures.
Alors comme pour faire lien avec ce passé, les structures portantes métalliques et les planchers bois d’origine ont été conservés lors de la rénovation du bâtiment.
Ils ont insufflé l’esprit “loft” et donné le ton d’une décoration résolumment “style industriel” avec une large place laissée au fer et au bois.
Et à moins de 4 km du virage d’Arnage, sur le légendaire circuit des 24 Heures du Mans, le Loft ne pouvait porter qu’un seul numéro : le 24.
Bienvenue au Loft 24 d'Arnage.
Sophie, votre hôtesse.